Frigide Barjot


Frigide Barjot gardera son 173 m2 avec terrasse à Paris


POLÉMIQUE – La chef de file de la Manif pour tous occupe depuis plusieurs années avec son mari Basile de Koch un duplex de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) situé dans le 15e arrondissement. Un privilège alors que Paris compte 100.000 demandeurs de logements mais contre lequel ni la RIVP, ni la municipalité, ne peut agir.

Frigide Barjot, porte-parole du mouvement Manif pour tous contre le mariage gay, vit dans près de 200m2 dans le 15e arrondissement. Photo : AFP


Elle ne s’en cache pas et même plus, elle le revendique : Frigide Barjot vit dans un appartement HLM de la Ville de Paris avec enfants et mari. Dans un article paru en janvier dernier dans l’hebdomadaire Marianne, la porte-parole de la Manif pour tous indiquait qu’elle avait rejoint son époux Bruno Tellenne alias Basile de Koch dans l’appartement HLM de la Ville qu’il occupe depuis 1984 et qui est situé à deux pas du Champ-de-Mars (15e).

Deux apparts sinon rien

Quand l’appartement du dessus se libère, l’ex-communicante du RPR fait une demande et obtient gain de cause. Virginie Tellenne, alias Frigide Barjot affirme s’être « battue pour l’avoir ». D’autres indiquent que le couple qui rédigeait à l’époque les discours de l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua aurait eu un passe-droit de Jacques Chirac, alors maire de Paris.
En 2000, sous l’ère Tiberi, les Tellenne demandent à faire des travaux pour construire un escalier reliant les deux logements. Encore une fois, la Régie immobilière de la Ville de Paris accepte. Frigide, Basile et deux enfants aujourd’hui adolescents vivent des jours heureux dans leur appartement de 173 m2 auquel s’ajoute une terrasse privée de 40 m2.

Une société à domicile

Malgré le changement de majorité à la tête de la Ville de Paris, le couple n’est pas inquiété. Et pour cause, la municipalité ne peut rien faire. Même depuis 2007, année où la Ville de Paris a repris la majorité du capital de la RIVP, son pouvoir d’action est nul.

Ce lundi, alors que les ministres s’apprêtaient à dévoiler leur patrimoine sur Internet et que les anti-mariage gay avaient renouvelé leurs actions, Ian Brossat n’a pu s’empêcher de rappeler ce privilège. « Au fait, il y a qqn pour rappeler que Frigide Barjot habite un 173m2 dans le 15e qui dépend de la RIVP, attribué du temps de Chirac ? » tweetait le Président du groupe PCF/PG au Conseil de Paris et élu du 18e.
La situation est-elle vraiment abusive ? Non selon Basile de Koch qui confiait à notre consœur de Marianne que « 4000 euros de loyer par mois, ce n’est pas vraiment un logement social ». L’intéressé ajoutait que la Ville avait « renoncé à les augmenter au vu de leurs revenus ». « Le couple paie 3300 euros de loyer et déclare 32.000 euros de revenus annuels. Frigide Barjot a domicilié sa société Merle dit Frigide Barjo Tellenne V dans les logements et personne ne dit rien » s’étonne un élu de gauche qui n’a pas souhaité que son identité soit dévoilée.

Loyers payés et situation « normale »

« Pour nous, c’est sans histoire, indiquait une personne employée à la RIVP sous couvert d’anonymat. Le couple paie ses loyers comme n’importe quel locataire. Sur le fait qu’il y soit toujours, c’est normal. Ce n’est pas parce que Madame Barjot va manifester que l’on doit mettre fin à leur bail. »

Si Monsieur et Madame Tellenne paient leur loyer, si leur déclaration d’impôt justifie vraiment l’attribution d’un tel logement, ont-ils pour autant besoin de 173 m2 et d’une terrasse de 10 m2 par personne pour autant ? « Il y a eu des échanges d’appartements, comme le permet la charte des échanges de la Ville de Paris en fonction de certains critères. Du coup, le couple Tellenne a pu récupérer des appartements plus grands », poursuit cette source.

Justifié donc l’octroi d’une telle superficie pour quatre ? Pas vraiment car ni Basile Le Koch, ni Frigide Barjot n’a fait l’objet de violences, ni l’un ni l’autre n’est en situation de handicap… En somme, aucun n’est prioritaire pour un tel échange selon les critères de la Ville de Paris.

« Effectivement, cela peut sembler beaucoup pour quatre, confie-t-on à la RIVP. Un des deux appartements suffirait largement. Mais tout ça a été fait avant 2001, date du dernier acte de la RIVP pour l’escalier. Evidemment aujourd’hui, la RIVP ne ferait plus une telle attribution, mais il nous est impossible de revenir en arrière… »

Interrogée sur la rumeur indiquant que « l’actuelle municipalité pourrait se pencher sur cet abus de logement social », la Ville a indiqué n’avoir aucun commentaire à faire. En off, le dossier est jugé « sensible »…

Madame Barjot, qui n’a pas répondu à nos nombreux appels, et son mari peuvent donc dormir tranquilles. A priori, personne pour l’instant ne les délogera.

Source : metrofrance 

Commentaires