Copé conteste que la transparence soit de règle partout en Europe


Patrimoine: Copé conteste que la transparence soit de règle partout en Europe. Ah bon?




PATRIMOINE - Contrôler oui, publier non. Jean-François Copé ne digère pas la décision de François Hollande de rendre publiques les déclarations de patrimoine de ses ministres puis de la plupart des grands élus de France. En guise d'argument, le président de l'UMP conteste l'idée selon laquelle la transparence des patrimoines des élus serait de règle partout en Europe.


Interrogé ce lundi 15 avril sur BFMTV et RMC, le député-maire de Meaux a qualifié d'"inexactes" les affirmations en ce sens. "Je voudrais qu'on arrête avec les idées reçues. Au motif qu'il a été décrété par avance que la transparence existait partout, on interdit le débat là-dessus", s'insurge Jean-François Copé.

Bourdin direct : Jean-François Copé - 15/04 par BFMTV

"Regardons dans le détail : dans un certain nombre d'États, comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne, on ne donne pas son patrimoine au public ou quand on le donne, on ne donne pas des estimations, on donne une vision globale, et encore", a encore expliqué Jean-François Copé.

Une manière de tacler sans le dire son rival François Fillon, qui a lui-même dévoilé son patrimoine en estimant que "la transparence sur le patrimoine des hommes politiques est pratiquée dans 24 pays sur 27".

Une transparence à géométrie variable
Lequel des deux dit vrai? En tout, 16 pays européens imposent des règles de transparence totale à leurs élus, 7 affichent des données partiellement publiques et 2 (la France et la Slovénie) refusaient de rendre publique les déclarations des ministres et parlementaires.

Mais le degré de publicité de ces déclarations est en réalité très variable d'un pays à l'autre comme le montre notre cartographie. En Norvège comme en Suède ou en Finlande, pays pionniers en matière de transparence, toutes les déclarations fiscales des élus (comme des citoyens) sont consultables en ligne.


Ainsi, Jean-François Copé n'a pas tort lorsqu'il affirme que l'Allemagne ne publie pas totalement les déclarations de ses élus. En revanche, les parlementaires sont tenus de déclarer publiquement leurs revenus annexes (c'est à dire professionnels) à partir de 1.000 euros par mois. Et ce manière à éviter d'éventuels conflits d'intérêt. Sont également consignées toute adhésion à une association ou une fondation, ainsi que la participation financière ou administrative dans des entreprises. De telles règles obligeraient ainsi Jean-François Copé à dévoiler ses honoraires d'avocat d'affaires.

En revanche, le député-maire de Meaux se trompe en citant le Royaume-Uni en contre-exemple. Le "registre des intérêts des membres", publié sur Internet, va beaucoup plus loin que la législation prônée par le gouvernement français puisqu'il rassemble les déclarations de revenus et de fortune des élus ainsi que les paiements qu'ils réalisent. Régulièrement mis à jour, il est en outre contrôlé par la Chambre des Communes et non par une autorité indépendante.

Une chose est sûre: en attendant que les décisions annoncées par François Hollande entrent en application, la France fait toujours figure, avec la Slovénie, de lanterne rouge dans le concert des nations les plus opaques en matière de transparence.

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