Mohamed Morsi interdit de quitter l’Egypte

Crise politique — L’ultimatum de l’armée égyptienne a expiré à 16h30. Le président égyptien et plusieurs dirigeants des Frères musulmans ont été interdits de quitter l’Égypte. «Un coup d’État militaire »selon un proche de Morsi.


L’armée égyptienne met une pression maximale sur le président Mohamed Morsi. L’ultimatum lui intimant l’ordre de «satisfaire les revendications du peuple», a expiré mercredi à 16 h 30. Quelques minutes plus tard, on apprenait, de sources sécuritaires, que Mohamed Morsi ainsi que des responsables des Frères musulmans ont été interdits de quitter leur pays.


«Tous les suspects impliqués dans l’affaire des évasions de la prison de Wadi Natroun en 2011, dont le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans, sont sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire conformément à une décision de hauts responsables de la sécurité», a déclaré une source au sein des services de sécurité.

Assigné à résidence?

Des responsables à l’aéroport du Caire ont confirmé à l’AFP avoir reçu l’ordre d’empêcher les responsables islamistes, dont le Guide suprême de la puissante confrérie Mohammed Badie et son «numéro 2» Khairat al-Chater, de voyager.

Selon le quotidien arabophone Youm Sabaa, cité par Le Monde le président Morsi, serait confiné dans le quartier général de la garde républicaine. Il lui aurait été interdit de recevoir des visites, à l’exception de huit personnalités du gouvernement et de son cabinet présidentiel.

Des chars dans les rues

Des dizaines de blindés de l’armée égyptienne se sont déployés mercredi en fin d’après-midi aux abords de rassemblements des partisans du président islamiste Mohamed Morsi au Caire.
Une source militaire, citée par l’agence officielle Mena, a déclaré que les troupes s’étaient massivement déployées dans les quartiers de Nasr City (nord-est), d’Héliopolis et près de l’université du Caire.

Coup d’État militaire

Le conseiller pour la sécurité nationale du président Mohamed Morsi, Essam al-Haddad, a dénoncé un «coup d’Etat militaire» après l’expiration d’un ultimatum de l’armée et l’interdiction faite à plusieurs dirigeants islamistes, dont M. Morsi, de quitter le territoire.
«Dans l’intérêt de l’Egypte et pour la précision historique, appelons ce qui se passe par son vrai nom: un coup d’Etat militaire», a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur Facebook, peu après l’expiration de l’ultimatum demandant au président Morsi de se plier «aux revendications du peuple».

Gouvernement de coalition

Juste après l’expiration de l’ultimatum, Mohamed Morsi avait appelé sur sa page Facebook officielle à «former un gouvernement de coalition et de consensus afin d’organiser des législatives à venir».
L’armée a annoncé qu’elle publierait un communiqué après cette échéance, sans toutefois préciser à quelle heure. Elle avait donné lundi 48 heures au chef d’Etat islamiste pour «satisfaire les revendications du peuple», dont une grande partie manifeste en masse depuis plusieurs jours pour appeler à son départ.

M. Morsi a catégoriquement refusé mardi soir de quitter le pouvoir, mettant en avant la «légitimité» que lui confère son élection démocratique, il y a un an. Il a rejeté l’ultimatum de l’armée, affirmant qu’il ne se plierait à aucun «diktat».

Source : AFP


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