Un nouveau scandale laitier secoue la Chine


Produits contaminés et amende pour entente discréditent les marques étrangères.

Un rayon de produits pour bébé importés, dans un supermarché de Pékin.
Les parents chinois ne savent plus à quel lait se vouer. Un nouveau scandale sanitaire frappe les formules de lait en poudre pour bébé vendues dans les supermarchés de l’empire du Milieu et cette fois-ci, ce sont des marques étrangères qui sont en cause. Après trois jours de crise, Theo Spierings, le PDG du numéro un mondial Fonterra, a affirmé mercredi que l’ensemble des produits infectés par une bactérie pouvant causer la paralysie ou la mort du nourrisson avait été retiré du marché.


Le groupe néo-zélandais avait semé la panique chez les parents chinois en annonçant dimanche dernier la contamination de certains de ses produits par une bactérie pouvant accroître le risque de botulisme. Une alerte due à une négligence d’hygiène dans une canalisation de l’une des usines de Fonterra, obligeant plusieurs de ses clients utilisant cet ingrédient à retirer en catastrophe leurs produits des étalages. Parmi eux, Danone, à travers ses marques Dumex et Karicare, l’américain Coca-Cola ou le groupe chinois Wahaha. Lundi, le groupe agroalimentaire français rappelait «à titre de précaution» plusieurs lots de produits en Chine, Thaïlande, Malaisie, Hongkong et Nouvelle-Zélande.

Dès lundi, Theo Spierings s’est précipité en Chine pour limiter les dégâts en présentant ses excuses aux consommateurs. Le groupe a subi les foudres des autorités de Pékin mais également du gouvernement d’Auckland, dont le dollar a plongé à la suite de la crise. Car Fonterra est la première entreprise de Nouvelle-Zélande et l’industrie laitière pèse à elle seule 7% du PIB.

Il s’agit d’un revers sans précédent pour Fonterra, qui s’était bâti une réputation de qualité auprès des parents chinois échaudés par les scandales laitiers en 2008 et 2010. À l’époque, la contamination de produits de fabrication locale avait fait plusieurs victimes, nourrissant une défiance à l’égard des marques chinoises au grand bénéfice de leurs concurrentes étrangères. Au point de nourrir un trafic de contrebande de lait en poudre entre Hongkong et la Chine continentale.

Les produits locaux mis en avant

Mercredi, la semaine noire s’est poursuivie pour les marques étrangères puisque trois d’entre elles, dont Fonterra, ont été condamnées à de lourdes amendes par les autorités de concurrence chinoise pour entente illégale sur les prix. Le groupe américain Mead Johnson Nutrition doit payer une facture de 33 millions de dollars. La coïncidence de calendrier entre cette annonce et le scandale Fonterra nourrit chez certains le soupçon d’une campagne pour discréditer les marques étrangères. 

Dès lundi, Le Quotidien du peupletentait de redorer le blason des fabricants locaux dans une série d’articles fort à propos. «Il n’y a pas de favoritisme, c’est une question de santé publique», jure Huang Weiping, professeur à l’Université du peuple.

La crise marque la fin de l’infaillibilité du lait étranger mais pas forcément la revanche des industriels locaux, d’après les internautes. «Fonterra a pris ses responsabilités. Quand une entreprise chinoise fait face à un problème de qualité, elle refuse souvent de le reconnaître», pointe le blogueur Zhu Xiaoping.

Source : Le Figaro


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