NSA-ARROSEUR ARROSÉ L’ancien directeur de la NSA se fait surprendre en plein « off »




ARROSEUR ARROSÉ L’ancien directeur de la NSA se fait surprendre en plein « off »

En matière d'espionnage, une bonne planque est parfois plus efficace qu'un système d'écoute ultra sophistiqué. Tom Matzzie en a fait la démonstration involontaire, jeudi 24 octobre, lorsqu'il s'est retrouvé le témoin des conversations téléphoniques de son voisin de train, Michael Hayden.

L'ancien directeur de l'agence nationale de sécurité américaine (NSA) et de la CIA était en plein entretien "off" avec un journaliste du Time, Massimo Calabresi, auquel il acceptait de parler seulement s'il était mentionné en tant qu'"ancien haut responsable de l'administration".


Assis quelques sièges plus loin, Tom Matzzie - consultant en politique, médias et technologie, contributeur au Huffington Post et ancien directeur de l'organisation politique et démocratique Move On Political Action - s'est d'abord demandé qui pouvait bien parler aussi ouvertement des risques d'écoute du Blackberry d'Obama, rapporte le Washington Post. Était-ce James Clapper, l'actuel directeur du renseignement national ? Mais pourquoi parlerait-il aussi ouvertement des prisons secrètes de la CIA ?

Il a fallu une demi-heure à Tom Matzzie pour comprendre qu'il s'agissait en fait de l'ancien chef de la NSA, mais il n'a pas perdu une miette des quinze minutes de conversation qu'il a décidé de tweeter :
"L'ancien chef de la NSA est derrière moi en train de divulguer des informations "en tant qu'ancien haut responsable de l'administration". Il a l'air sur la défensive", écrit M. Matzzie.

"Hayden était en train de parler de transfert de prisonniers et de sites noirs [prisons secrètes] il y a une minute", continue-t-il.

"Dans le train Acela : je suis quasiment sûr que Hayden était en train de parler à Massimo Calabresi du TIME."

"Dans le train Acela : l'ancien chef de la NSA Michael Hayden vient de finir une série d'entretiens dans lesquels il critique l'administration [Obama]."


"Je suis dans le train, à écouter des interviews "off" de l'ancien chef de la NSA Michael Hayden. J'ai l'impression d'être à la NSA. Sauf que je suis dans un lieu public."

"Mais tout le monde est reporter".
Mais ses tweets ont vite attiré l'attention et l'ancien chef de la NSA a été mis au courant : en raccrochant, il s'est avancé vers le mouchard pour lui demander s'il souhaitait obtenir une vraie interview. "Je ne suis pas reporter" a plaisanté Matzzie, avant que Michael Hayden ne lui rétorque "mais tout le monde est reporter".

Voilà les deux hommes se mettant à discuter du 4eamendement de la Constitution américaine et des activités d'écoute de la NSA... Bon joueur, Michael Hayden a même fini par accepter de prendre la pose avec son "mouchard" pour une photo immortalisant cette aventure :

"Je n'ai pas critiqué le président"
Joint par le Washington Post quelques heures plus tard, Michael Hayden a toutefois accusé son ex-compagnon de s'être "terriblement mépris" en re-tweetant "des bribes de conversation qu'il n'entendait que par intermittence".

L'ancien directeur de la NSA a donc tenu à faire la lumière sur ses véritables propos :
"Je n'ai pas critiqué le président, j'ai dit qu'il faisait face à de grosses difficultés. J'ai dit que quand j'étais directeur de la NSA ma marge de manœuvre était limitée par certaines orientations politiques. Mais maintenant les orientations politiques pour les agents sont plus solides. Ce n'était pas une critique."


Il précise aussi avoir dit à Calabresi que le choix d'Obama d'utiliser un Blackberry rendait ses communications plus risquées, c'est pourquoi la NSA avait décidé que le président devait renforcer le système de sécurité de son smartphone.

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