Le site web sur les PV a coûté 1,7 million d'euros à l'Etat



Comment est-ce possible ? Le site web de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions, l'organisme qui gère les radars automatiques et les PV, a coûté 1,7 million d'euros à l'Etat. C'est le site Mediapart qui donne ce chiffre dans une enquête qui revient sur le cas du préfet soupçonné d'avoir fait payer ses propres PV par l'administration (et qui a démissionné depuis). "C'est la panique au sein de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai)" assure le site d'information. Une enquête administrative est en cours et les premières conclusions laissent "supposer des dysfonctionnements dans la gestion de cet établissement public", de l'aveu même du ministère de l'Intérieur.

Quels pourraient être ces dysfonctionnements ? Le préfet démissionnaire est suspecté d'avoir été trop généreux avec certains prestataires. Et Mediapart de citer l'exemple du site web de l'agence : "ceux qui, en interne, connaissent le coût de développement du portail internet de l'Antai n'en reviennent toujours pas. L'État a ainsi déboursé plus de 1,7 million d'euros pour un site web, surtout informatif et de facture relativement simple, lancé il y a un an".

Estimation du coût réel par Mediapart : entre 20 000 et 200 000 euros

1,7 million d'euros pour un simple site web ? L'Antai justifie ce montant en expliquant qu'il s'agit d'un "service complexe avec de fortes protections informatiques". Ce n'est pas l'avis de Mediapart : "selon des devis réalisés pour les besoins de notre enquête par trois agences spécialisées (Axe-Net, Golden Market et Studio Vitamine), sa confection est évaluée à environ... 20 000 euros. Au mieux, en imaginant que certaines pages soient connectées à une énorme base de données, la facture aurait pu grimper jusqu'à 200 000 euros, selon les estimations les plus hautes (sans compter, certes, l'hébergement)".

Autre explication avancée par l'agence pour expliquer cet écart de prix : la conception du site devait inclure "la possibilité d'utiliser le portail pour contester une contravention". Ce qui n'est pas encore possible. Et "si cette dématérialisation n'aboutissait pas, le coût du site serait revu à la baisse", assure l'Antai. Un raisonnement qui laisse Mediapart perplexe : "pourquoi n'avoir pas plutôt prévu de revoir à la hausse son tarif, dans le cas où les évolutions espérées auraient pu voir le jour ?" Mystère.

Source :  politique.net / Mediapart

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