Des vers dans les choux-fleurs des cantines scolaires à Marseille


Le patron de Sodexo Éducation a rencontré l'adjointe responsable des écoles à Marseille mardi. Il s'agit du troisième incident en deux mois.

Le ver de trop. Mardi, le patron de Sodexo Éducation a rencontré l'adjointe responsable des écoles à Marseille. Lundi, des "corps étrangers d'origine animale, peut-être des vers", avaient été découverts dans une barquette de choux-fleurs destinée à une cantine scolaire. Il s'agit du troisième incident en deux mois dans les cantines de la ville.

En novembre, du riz camarguais infesté de mites alimentaires était arrivé jusque dans les assiettes des enfants de six écoles. Et le 10 janvier, des chenilles étaient décelées par les cantinières de deux écoles dans des brocolis bio, a raconté Danièle Casanova, l'adjointe au maire chargée de l'éducation, confirmant une information de La Provence.


"Les enfants n'ont pas mangé de repas suspects"

Elle a reçu mardi le directeur général de Sodexo Éducation, venu de Paris. Le géant de la restauration collective se défend pour sa part de toute négligence. Pour ces deux derniers incidents, "il faut rassurer les parents : les enfants n'ont pas mangé de repas suspects, qui ont été remplacés par des plats de substitution", a insisté l'élue, assurant que le protocole de surveillance par les cantinières avait été renforcé même si "les parasites ne pullulent pas".

"Nous sommes choqués", a ajouté Mme Casanova. La ville travaille avec Sodexo depuis 20 ans et "c'est la première fois que nous avons un problème" (50 000 repas servis quotidiennement, six millions annuellement, un marché de 20 millions d'euros annuels). "Nous exigeons une qualité parfaite, il va falloir qu'ils respectent le contrat", l'actuel courant de 2011 à 2018, a-t-elle ajouté. La ville a demandé un audit, depuis les producteurs jusqu'au processus de fabrication à la cuisine centrale de Sodexo, ainsi qu'une enquête au préfet sur cette cuisine.

Le bio responsable ?

Mardi, à la suite de la visite du patron de Sodexo, il a été décidé, jusqu'à ce que ces enquêtes livrent leurs conclusions, de "supprimer des menus des enfants les brocolis et les choux", dont les têtes sont difficiles à inspecter, a dit Mme Casanova. "Et le riz avec lequel on a eu des problèmes." Le tout, "pour rassurer la population. Et peut-être, s'il y avait eu négligence, remettre en question le contrat avec Sodexo", a-t-elle ajouté.

Pour le groupe de restauration collective, les deux derniers incidents sont liés au mode de production bio (les produits bio composant 30% des repas). "Notre fournisseur livre six tonnes de brocolis, et, sur deux écoles, on retrouve de petites chenilles dans la tête du chou. Comme on est en bio, qu'il n'y a pas de traitement phytosanitaire, on a eu cela", s'est défendu le directeur régional Sodexo Éducation, Aurélien Blanchet. Quant au chou-fleur, en cours d'analyse, ce n'est pas un ver, plutôt un insecte, selon lui.

"La sécurité alimentaire est garantie"

"Les mites alimentaires dans le riz, comme celles qu'on trouve dans les céréales, concernaient un lot de 50 kilos. Notre producteur de Camargue a renforcé ses contrôles", a-t-il ajouté. Une nouvelle alerte au riz a encore eu lieu lundi, après le signalement dans deux écoles de "corps étrangers", qui sont des "grains de riz expansés ou des graines, mais pas un ver", a assuré le responsable de Sodexo.

"La sécurité alimentaire des petits Marseillais est garantie, nos processus sont maîtrisés, nous disons aux parents venez voir, nous sommes ouverts", a-t-il proposé, appelant lui aussi à un audit externe.
Interrogé de son côté lors de l'assemblée générale des actionnaires de Sodexo mardi près de Paris, le directeur général de l'entreprise, Michel Landel, a assuré que le groupe était "conscient de cette responsabilité" et qu'il "se préoccupe beaucoup" de cet incident. "Nous faisons des analyses qui peuvent prendre du temps. Nous ne savons pas encore s'il s'agit d'asticots ou d'éléments végétaux. Nos équipes font des audits et nous aurons des résultats dans quelques jours", a indiqué le directeur général.

Source : lepoint.fr

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