Perturbateur endocrinien : que veut dire la mention « parfum » sur une étiquette ?


Où le trouve-t-on ? On le trouve dans de nombreux produits odorants, du parfum classique aux déodorants en passant par les produits d’hygiène parfumés.
Comment le reconnaître ? Il est plutôt simple de le détecter : le mot « parfum » est indiqué sur l’étiquette. Mais ce nom générique est tout sauf transparent.
Effets suspectés sur la santé ?

« Le détail des substances parfumantes n’est pas divulgué alors que certaines substances sont problématiques. Les muscs synthétiques galaxolide et tonalide par exemple sont suspectés de perturbation endocrinienne. Et le parfum est stabilisé par d’autres ingrédients comme les phtalates qui sont eux aussi associés à un effet de perturbation » , déplore Aurèle Clémencin, responsable scientifique de l’Institut Noteo. « Les produits les plus douteux comme les galaxolides et tonalides sont peu à peu remplacés par des équivalents moins controversés », nuance pour sa part Yannick Vicaire, chargé de la réglementation chimique au Réseau environnement santé (RES), qui rappelle que ces muscs de synthèses ont été choisis pour remplacer les muscs d’origine animale, eux-même largement décriés pour des raisons d’éthique et de protection d’espèces menacées de disparition.
Bilan/Précaution d’usage ?

Cet ingrédient n’est pas le plus inquiétant parmi ceux que l’on peut trouver dans sa salle de bain. En revanche, il manque de transparence. Une solution ? « Les écolabels interdisent certaines substances parfumantes et assurent donc que l’ingrédient parfum ne cache pas d’ingrédients problématiques », nous apprend Aurèle Clémencin. Et cela ne va pas (forcément) vous coûter un bras, comme nous vous l’indiquons ci-dessous.

  • Le b.a.-ba de la salle de bain :
Conseil numéro 1 : Cibler les risques. Il faut d’abord savoir que certains produits contiennent beaucoup plus de perturbateurs endocriniens que d’autres. Soyez plus attentifs aux étiquettes des vernis à ongles (74% d’entre eux contiennent au moins un perturbateur endocrinien), des fonds de teints (71%) ou du maquillage pour les yeux (51%). Viennent ensuite les démaquillants (43%), les rouges à lèvres (40%), les soins du visage (38%), les déodorants (36%), les dentifrices (30%) puis les shampoings (24%). Bien sûr, il faut redoubler d’attention pour éviter l’exposition des femmes enceintes et des enfants à ces produits. Si vous êtes équipé d’un smartphone, l’application Noteo vous aidera à faire ce décryptage : son système de notation sanctionne notamment les produits contenant des perturbateurs endocriniens.

Conseil numéro 2 : Le bio est sûr. Ensuite, sachez que si vous ne souhaitez pas éplucher les étiquettes, vous pouvez acheter des produits bios les yeux fermés. Ceux-là sont sans risque. Vous craignez que nos conseils vous coûtent un bras ? Lisez le conseil numéro 3.


Conseil numéro 3 : Changer d’habitudes. « Tout le monde sait qu’on peut manger bio sans dépenser plus à condition de manger autrement, en cuisinant plus soit-même par exemple. Eh bien, pour les cosmétiques, c’est pareil », note Yannick Vicaire. Pour l’hygiène quotidienne (shampoing, gel douche, dentifrice) il faut recourir à des produits simples et basiques, qui sont peu coûteux et contiennent moins souvent des perturbateurs endocriniens. Pour les produits de beauté (parfums, crèmes, maquillages), il faudra parfois choisir du bio pour éviter les substances nocives et donc y mettre le prix. « Il faut reconsidérer l’utilité de certains produits par rapport au risque encouru », encourage Aurèle Clémencin. Oui, cela veut dire qu’il faut accepter d’avoir la peau blanche quand on la protège du soleil.

Source : terraeco.net

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