'Les marchés financiers ont accueilli les sanctions contre la Russie avec des rires'



Lundi, les marchés financiers attendaient impatiemment de connaître le détail des sanctions européennes et américaines contre l'annexion russe de la Crimée, mais ils se sont mis à rire lorsqu’ils en ont pris connaissance, affirme Marc Fiorentino sur le site MonFinancier.com.
Le lendemain du référendum, au cours duquel plus de 95% des participants ont voté pour l'annexion de la Crimée par la Russie, le rouble, qui n’avait fait que chuter sur les six jours consécutifs précédents, a regagné 0,6%, et l’indice boursier russe Micex a terminé la journée avec un gain de 3,7%.

L’Ukraine, l’UE et les Etats-Unis ont refusé de reconnaître les résultats du référendum.
Les Etats-Unis ont ciblé 11 personnalités russes et ukrainiennes, dont un proche du président russe Vladimir Poutine, un officiel du gouvernement, des juristes de haut niveau, des officiels de la Crimée, l’ex-président de l’Ukraine, Viktor Ianoukovitch, et un politicien et homme d’affaires ukrainien. Leurs avoirs seront gelés et ils ne pourront plus obtenir de visas américains. En outre, Washington a menacé d’étendre ces sanctions.

Du côté de Bruxelles, on a dressé une liste de 21 personnes, incluant notamment les membres de l’Etat major russe qui commandent la flotte russe de la Mer Noire et les zones militaires russes situées au sud et à l’ouest, ainsi qu’un certain nombre de législateurs et d’officiels séparatistes de la Crimée.
Les mesures prises par les Etats-Unis et l’UE ont été présentées comme étant «une première étape», et que d’autres sanctions vont suivre. « On nous refait le coup de la ligne rouge des armes chimiques en Syrie », écrit Monfinancier.com.

« Si l’objectif des autorités américaines était de punir les gens responsables de l’escapade de Poutine en Ukraine, elles auraient dû commencer par le président russe lui-même : il est le seul à décider ce que la Russie fera, ou ce qu’elle ne fera pas. Elles auraient pu aussi prendre la peine de rechercher ceux qui ont commandé les troupes non identifiées comme Russes qui se sont déployées dans la Crimée, et qui ont envoyé des hommes de main fomenter des troubles dans le sud-est de l’Ukraine », écrit Leonid Bershidsky dans un article d’opinion de Bloomberg intitulé « Les sanctions d’Obama vont faire rire Poutine ».

« Mais punir Poutine doit avoir été vécu comme une idée effrayante, et identifier ceux qui ont fait le sale boulot s’est avéré trop difficile.

De fait, ni la liste européenne [des personnes visées par les sanctions], ni la liste américaine n'auront pour effet d'infliger des sanctions à Poutine, ni même aux officiels qui y figurent. Personne n’a aucune connaissance de biens que l’on pourrait geler aux USA ou dans l’UE. Klishas [l’une de ces personnalités visées], qui était autrefois l’un des dirigeants de MMC Norilsk Nickel OJSC, l’une des plus grandes sociétés d’exploitation des métaux rares, possède une maison en Suisse, mais cela ne fait pas partie de l’UE. Viacheslav Fetisov, une ancienne légende de hockey, maintenant membre du Conseil Fédéral qui soutient l’annexion de la Crimée, possède une maison quelque part aux Etats-Unis, où il a joué autrefois, mais il ne figure pas sur la liste des Etats-Unis », déplore-t-il.

Enfin, le Vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine, dont le nom apparaît sur la liste, s’est demandé sarcastiquement sur Twitter si la liste des personnalités sanctionnées était l’œuvre d’un « farceur quelconque », en s’adressant au « camarade @ BarackObama ». « Et que doivent faire ceux qui n’ont ni comptes ni propriétés à l'étranger? Mais vous n’y avez peut-être pas pensé ? »

« On peut déjà imaginer la deuxième vague de sanctions. La fermeture des pistes rouges de Courchevel aux oligarques russes et l'interdiction d'entrée du port de Saint-tropez à la flotte russe »,  ironise Fiorentino. « Une fois de plus, Obama et les Européens se sont ridiculisés en se déculottant », conclut-il. 

Source : express.be

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