L'UE verse mensuellement 3,5 milliards d'euros pour l'énergie de Gazprom, mais peut-on faire autrement?



Les dirigeants européens ont mieux à faire que de brandir la menace de sanctions envers la Russie, ils devraient d’abord prendre des mesures pour réduire notre dépendance à l'égard des ressources énergétiques russes , écrit le journal portugais Público :

« Le problème, c’est que cette dépendance est énorme (l’UE paye 3,5 milliards d’euros par mois à la compagnie énergétique russe Gazprom), et on ne peut pas changer cela d’un jour sur l’autre »
Par exemple, 40% des importations allemandes de gaz proviennent de la Russie, et cet approvisionnement est crucial compte tenu du choix de sortie du nucléaire de ce pays.
Au cours des neuf premiers mois de l'année dernière, l'Union européenne a importé pour 156 milliards de dollars de marchandises russes. L'essentiel de ces importations se composent de pétrole et de gaz. Si la Russie décide de réduire ces approvisionnements, cela signifie que les coûts d’énergie des pays européens pourraient augmenter.

De toute façon, la réduction de la dépendance à l’égard des ressources énergétiques russes prendra bien plus de temps que la russification de la Crimée, un scénario intelligent et parfaitement chronométré qui semble d’ores et déjà irréversible. La rapidité avec laquelle tout s'est déroulé n’a laissé que peu d’autres choix au monde que d'accepter la nouvelle situation.

« Les efforts pour réduire les forts taux de dépendance de l’Europe au gaz devraient être intensifiés, notamment pour les Etats Membres les plus dépendants. Modérer la demande énergétique au moyen d’une amélioration de l’efficacité énergétique devrait être la première étape qui contribuera également aux autres objectifs en termes de climat et d’énergie. Le conseil Européen exhorte la Commission à mener une étude approfondie de la sécurité énergétique de l'UE et de présenter d’ici juin 2014 un plan exhaustif pour la réduction de notre dépendance énergétique», peut-on lire dans l'ordre du jour du sommet européen de jeudi à Bruxelles.

Les Britanniques ont remis une liste indiquant toute une gamme d’alternatives, qui mentionne la possibilité de se faire livrer du gaz irakien au moyen d’un pipeline vers l'Europe, ou d’importer du gaz en provenance des États-Unis, ce qui pourrait faire partie intégrante des négociations en cours entre  l'UE et les États-Unis pour conclure un accord de libre-échange.

Jusqu'à présent, la question du gaz de schiste n’avait suscité que peu d'enthousiasme dans la plupart des pays européens, mais cela devrait changer, et « il est grand temps d’effectuer un véritable +demi-tour+ énergétique », avait estimé le magazine Finanz und Wirtschaft au début de ce mois.
En 2011, l'Institut Baker de l'Université Rice américaine avait déjà évoqué ce problème de la dépendance de l'Europe vis à vis des ressources énergétiques russes, et des conséquences de cette dépendance en matière de diplomatie:

« Pour certains dirigeants européens, la forte dépendance de l’Europe à l’égard de la fourniture de gaz naturel russe a compliqué l’engagement diplomatique en faveur d’une condamnation de l’invasion de la Russie en Géorgie en 2008, et elle a affaibli leur soutien de l’élection bancale d’un président ukrainien pro-occidental, Viktor Yushchenko, qui était négativement visé par Moscou en raison de ses prises de positions antirusses. Une offre énergétique plus diversifiée pour l’Europe améliorerait les intérêts américains en renforçant les capacités de l’Europe à résister à l’interférence russe dans les affaires européennes et à aider les pays frontaliers dans les Balkans et l’Europe de l’Est à affirmer une plus grande indépendance en matière de politique étrangère à l’égard de Moscou. (…) Néanmoins, une exploitation commerciale à grande échelle du gaz de schiste signifie que la Russie pourrait beaucoup moins utiliser son pouvoir énergétique comme une arme et que l'influence politique de la Russie serait érodée en Europe ».

Cependant, l’exploitation commerciale du gaz de schiste en Europe est ralentie en raison des problèmes de propriété qu’elle soulève, et des préoccupations écologiques.

Commentaires

  1. Anonyme21.3.14

    oui on peut mieux faire ENERGIE LIBRE qu'on nous a volé !

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    1. Anonyme21.3.14

      Exact j'espère que bientôt on nous la rendra......... et dire que c'est toute cette raclure qui nous gouvernent

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