Airbus se lance un sacré défi avec son avion électrique E-Fan


L'avionneur européen a lancé ce vendredi son programme de petit avion 100% électrique. Baptisée E-Fan, il doit servie aux écoles de pilotage et aéro-clubs.

L'avion électrique serait-il déjà prêt à décoller ? Deux semaines après la présentation de Solar Impulse, l'avion solaire dans lequel l'aventurier Bertrand Piccard tentera un tour du monde en mars 2015, Airbus Group a lancé officiellement ce 25 avril à Mérignac (Gironde) son programme de petit avion 100% électrique E-Fan, destiné aux écoles de pilotage et aéro-clubs. L'appareil, de 9,5 mètres d'envergure, n'a rien d'un concept plane : il a déjà effectué son premier vol le 11 mars.




Désormais, Airbus Group, associé à une solide équipe de partenaires – Safran, Zodiac Aerospace, Dassault Systèmes, Saft, Daher-Socata, mais aussi le CEA et Supaéro –, vise l'étape suivante : la production en série. "L'idée est de passer d'un rêve de chercheur à un projet industriel", résume Emmanuel Joubert, directeur du projet E-Fan au sein d'Airbus Group.

La feuille de route du projet – un des 34 plans industriels d'Arnaud Montebourg – est ambitieuse. Un, mettre en place une usine high-tech dédiée à l'industrialisation de l'E-Fan à Mérignac, pour une mise sur le marché fin 2017. Deux, capitaliser sur cette expérience pour développer un avion passagers électrique d'une centaine de sièges, envisageable, en fonction de l'avancée des technologies, entre 2030 et 2050. Le défi reste redoutable : "Passer à un avion électrique de cette taille nécessite une puissance énorme, que les batteries actuelles ne permettent pas d'obtenir", souligne François Chopard, cofondateur du cabinet de conseil en innovation Impulse Partners, spécialiste de l'aéronautique.

Un bon technologique difficile à franchir


Certes, l'électrique ne cesse de progresser dans les avions : le long-courrier 787 de Boeing, mis en service en 2011, est le premier appareil à être équipé de freins électriques. Safran et l'américain Honeywell développent un système de "green taxi", des moteurs électriques installés dans les trains d'atterrissage, pour éviter que l'avion ne consomme du carburant au roulage. Mais passer au tout-électrique reste un bond technologique difficile à franchir : "On passera forcément par une étape intermédiaire de propulsion hybride", dit François Chopard. Airbus Group avait ainsi présenté l'année dernière au Salon du Bourget le concept d'appareil E-Thrust, qui combine une turbine à gaz et six moteurs électriques. Le parallèle avec l'automobile est évident : avant l'avion tout électrique type Renault Zoé, l'aviation va devoir passer par la case Toyota Prius.

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