Manif’ du 26 juillet : « Cette interdiction bâillonne la voix de la solidarité »


La manifestation contre l'intervention militaire israélienne dans la bande de Gaza prévue par le Parti des indigènes de la République, samedi, dans la capitale, a été interdite par la Préfecture de police de Paris. Si « cette interdiction bâillonne la voix de la solidarité », déplore le Parti communiste français, les pétitions, elles, se multiplient. Et personne ne pourra les interdire.

« La préfecture juge insuffisantes les garanties en matière de sécurité », a précisé à Reuters Youssef Boussoumah, dirigeant du Parti des indigènes de la République, qui fait partie des organisateurs de ce défilé prévu initialement, samedi 26 juillet, à partir de 15h00 entre les places de la République et de la Nation. Un parcours pourtant « parfaitement sécurisé » qui avait été étudié avec la police, fait valoir Youssef Boussoumah, qui a demandé un recours pour tenter d’obtenir la levée de l’interdiction.
Une manifestation en soutien au peuple palestinien organisée par les mêmes mouvements avait été interdite samedi dernier. Le problème ?  


Pour le Parti communiste français, c’est une interdiction de trop. « Les autorités ouvrent la porte à tous les débordements  et à toutes les manipulations possibles », précise le PCF dans un communiqué. Présent dans la manifestation de solidarité à la Palestine, mercredi 23 juillet, qui s’est déroulée dans le calme, le Parti communiste estime aussi que les autorités « ne prennent déjà aucune initiative politique à la hauteur de la gravité du drame qui se déroule à Gaza » et  accuse le gouvernement de bâillonner « la voix de milliers de jeunes Français qui veulent faire entendre la voix de la solidarité ».

De son coté, le NPA accuse l'éxécutif de franchir « un nouveau seuil dans l'épreuve de force qu'ils ont engagée contre le mouvement de solidarité » et appelle « l'ensemble des forces de gauche et démocratiques, syndicales, associatives et politiques, à exprimer leur refus de cette interdiction et à témoigner, plus que jamais, de leur solidarité active avec la lutte du peuple palestinien ».

La pétition, comme arme, pour se faire entendre

Le PCF exprime « sa solidarité avec tous ceux qui sont révoltés par cette interdiction alors que la quasi totalité  des manifestations qui se tiennent en France se passe sans problème » et invite « à la plus grande vigilance vis-à-vis de ce qui consisterait à nuire au mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, et à l'engagement de la jeunesse de France pour la paix et la solidarité, en attisant la haine et la violence ». Si interdiction de manifester il y a, rien n’empêche de montrer son soutien au peuple palestinien par la plume. Pour ce faire, le PCF, sous l’impulsion du député européen et directeur de l’Humanité, Patrick Le Hyaric, a lancé un appel pressant pour une protection internationale du peuple palestinien. Depuis mercredi, la pétition a déjà recueilli plus de 12 000 signataires. Un geste solidaire à partager et « à démultiplier partout en France dans les jours qui viennent, et particulièrement ces 26 et 27 juillet », précise le communiqué PCF.   

Face à l’interdiction par les autorités de certaines manifestations en soutien au peuple palestinien à Paris, des universitaires ont également lancé un appel à la pétition. L’association des Universitaires pour le respect du droit international en Palestine relate les faits : « L'offensive de l'armée israélienne à Gaza entre dans sa troisième semaine, le nombre de morts dans la population a dépassé les 500, sans susciter la moindre condamnation de notre gouvernement. Par contre, il interdit à ceux qui se préoccupent du droit des gens et de la simple humanité de manifester pour les victimes à Paris, au motif que cela encouragerait l'antisémitisme. Cette partialité évidente nous indigne. Nous ne nous laisserons pas intimider ». Les universitaires peuvent ajouter leur signature en remplissant le formulaire disponible à cette adresse.


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