Découverte d'une hormone qui augmente la durée de vie


Faire un régime allonge t-il la durée de vie ? C'est prouvé chez un grand nombre d'espèces, de la levure aux primates, en passant par le chat. Mieux, restreindre sérieusement la quantité de nourriture diminue l'incidence des maladies liées au vieillissement (cancers, maladies neurodégénératives, etc.) chez les rongeurs et les grands singes. Et pourquoi pas chez l'homme.

Mais attention : un régime drastique est difficilement soutenable, entraînant irritabilité, baisse de la libido et même baisse de la fertilité. Il est donc largement déconseillé par les nutritionnistes !
Un lien établi entre allongement de la durée de vie et baisse de la fertilité

DÉCOUVERTE. L'équipe d'Hugo Aguilaniu, du Laboratoire de biologie moléculaire de la cellule de l'Université Claude Bernard Lyon 1, s'est penchée sur les conséquences de la restriction calorique chez un ver rond nommé "Caenorhabditis elegans", souvent étudié dans les laboratoires de recherche.

Dans la revue Nature communications, l'équipe détaille sa découverte : chez ce ver, manger moins entraîne la production d'une hormone, l'acide dafachronique, qui a la particularité d'augmenter la longévité et de diminuer la fertilité. Preuve qu'il y a un lien direct entre l'augmentation de la durée de vie et la baisse de la fertilité lors d'un régime drastique.



Représentation de l'augmentation de la durée de vie par restriction calorique (en orange) par comparaison avec des animaux nourris à volonté (courbe blanche). Une hormone stéroïdienne, dérivée du cholestérol (schématisée en orange entre les deux courbes) est produite en conditions de restriction calorique et est requise pour l'allongement de la durée de vie. © Hugo Aguilaniu / CNRS


Vers des applications thérapeutiques ?

MÉCANISME. Comment cette hormone peut-elle provoquer un ralentissement de la vieillesse et une baisse de la fertilité ? Les chercheurs ont découvert qu'elle se fixe sur un récepteur dans le noyau des cellules, activant ainsi une quantité importante de gènes. Or parmi ces gènes, certains induisent un effet positif (un ralentissement de la vieillesse), d'autres un effet négatif (une baisse de la fertilité).


En utilisant cette hormone, l'équipe d'Hugo Aguilaniu espère mettre au point des applications thérapeutiques, puisque l'hormone identifiée et son récepteur ont des cousins proches chez les mammifères et l'Homme. Mais pour cela, ils doivent parvenir à dissocier l'effet bénéfique de l'effet négatif généré par l'hormone...

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