Plus de 1400 suspects de pédophilie identifiés en Grande-Bretagne


La police britannique enquête sur 1433 personnes soupçonnées d'abus sexuels sur des enfants, sur plusieurs décennies, dont 261 «personnalités en vue» de la politique, des médias ou du cinéma. 

Les enquêtes en cours sur de multiples scandales d'abus sexuels d'enfants durant plusieurs décennies à travers le Royaume-Uni ont permis d'identifier 1433 suspects. Cette liste comprend notamment 261 personnalités «en vue», dont 76 politiciens, 43 personnes du milieu de la musique, 135 du cinéma ou de l'audiovisuel, 7 du sport. Sur les supsects identifiés, 216 sont morts.

Ces chiffres vertigineux ont été révélés mercredi par les responsables de l'«opération Hydrant» du conseil national des chefs de police (NSPCC). Ils cumulent les résultats de nombreuses enquêtes menées simultanément par plusieurs forces de police d'Angleterre, du pays de Galles, d'Irlande du Nord et d'Ecosse, sur des scandales distincts. Ceux-ci portent sur des abus au sein d'écoles, de maisons d'enfants, d'établissements médicaux, des centres sportifs, ainsi que dans les cercles politiques de Westminster.

Hausse de 71% de signalements en trois ans

Des chiffres «stupéfiants», selon le responsable du NSPCC, Jon Brown, qui montrent que la pédophilie «pénètre toutes les strates de la société». Le nombre de signalements d'abus atteindrait, cette année 116.000, en augmentation de 71% par rapport à 2012. C'est l'année où a éclaté le scandale concernant l'animateur star de la BBC Jimmy Savile, mort fin 2011, qui avait abusé de centaines d'adolescentes durant sa carrière sans être inquiété. Depuis, les langues se délient et les services de police prennent enfin au sérieux les témoignages reçus. Les vedettes de la chanson Rolf Harris et Garry Glitter ont été condamnées pour de tels faits, ainsi que le magnat des relations publiques Max Clifford.

«Nous avons fermé les yeux en tant que nation»

Indépendamment des enquêtes policières et judiciaires, une commission d'enquête nationale pour faire toute la lumière sur les responsabilités dans ces faits historiques, présidée par la juge néo-zélandaise Lowell Goddard, vient d'être mise sur pied. Ses travaux pourraient durer entre trois et huit ans.


«Nous commençons seulement à comprendre comment, en tant que nation, sur de nombreuses générations, nous avons fermé les yeux sur le scandale des abus de mineurs. Les survivants méritent justice et les futures générations une meilleure protection», commente Tom Watson, député travailliste qui avait levé le voile en 2012 sur l'existence d'un réseau pédophile au Parlement de Westminster.

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