SNCF : un cadre payé 5.000 euros pour rester chez lui


Depuis qu'il a dénoncé une fraude en 2003, Charles Simon attend une nouvelle affectation de la maison-mère, tout en recevant son salaire tous les mois. Pour dénoncer cette situation, l'homme a envoyé une lettre à Guillaume Pepy, sans réponse.

Charles Simon gagne près de 5.000 euros par mois, pour rester chez lui. En 2003, l'homme est détaché de la SNCF - son employeur - auprès d'une de ses filiales "Géodis Solution", société de transport et de logistique. Il découvre alors des malversations, une fraude liée à des fausses factures de litiges s'élevant à 20 millions d'euros, que Thomson demande à Géodis de lui régler.

"Ces manœuvres frauduleuses concernaient, entre autres, la dissimulation d'un rapport de la Cour des comptes relatif au chantier Éole (ligne E du RER) ainsi que des détournements de fonds lors de la construction du TGV Nord", détaille-t-il au Point.

Mis au placard par la SNCF

Le cadre affirme, alors, avoir informé sa hiérarchie qui lui répond que le nécessaire sera fait. Il quitte Géodis pour retourner à la maison-mère, la SNCF, mais n'obtient aucune nouvelle affectation en... 12 ans. L'ingénieur des mines reste donc dans sa maison de Saint-Quentin, dans l'Aisne, et reçoit un salaire brut de 5.4696,69 euros chaque mois (incluant une indemnité de résidence et une prime de gestion). Il s'estime mis au placard par sa hiérarchie. Charles Simon envoie, alors, une lettre à Guillaume Pepy, le 27 mai dernier, sans recevoir de réponse du président de la SNCF.

"L'attitude de la SNCF n'est pas défendable. Soit il y a bien eu des agissements frauduleux, et il convenait de mener une enquête pour savoir où sont passés 20 millions d'euros. Soit je me trompe, et la compagnie ferroviaire avait largement le temps de prétendre depuis 2003 que tout était clean et qu'il n'y avait rien à voir. Elle ne l'a jamais fait", constate Charles Simon sur le site du Point.


Contacté par Le Point.fr, le service de presse de la SNCF précise que Charles Simon est bien employé chez eux, mais que sa demande de dommages et intérêts a été déboutée par le conseil des prud'hommes de Paris, en 2011. A 55 ans, le cadre n'est toujours pas à la retraite mais en "activité", pour son employeur.

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