Emmanuel Macron devra payer l'impôt de solidarité sur la fortune


Le ministre français de l'économie Emmanuel Macron estimait ne pas être redevable de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Mais les vérifications fiscales déclenchées après sa nomination au gouvernement ont conduit à une réévaluation du patrimoine de son couple.

L'ancien banquier d'affaires de Rotschild, entré au gouvernement en août 2014, n'était jusque-là pas assujetti à l'ISF, payé par les ménages disposant d'un patrimoine supérieur à 1,3 million d'euros. 

Un litige qui a duré un an et demi
Mais "les vérifications entreprises" suite à son arrivée à Bercy, dans le cadre des mesures de transparence mises en place après l'affaire Cahuzac, ont conduit le fisc à réévaluer son patrimoine, lui faisant "franchir le seuil de l'ISF", écrit Mediapart. 

Le ministre "a finalement admis qu'il devait payer l'ISF et déposé une déclaration rectificative pour les années 2013 et 2014", poursuit le site d'informations. Ce rattrapage devrait "rester inférieur à 10.000 euros, intérêts ou pénalités compris". 

Contactée par l'AFP, l'administration fiscale n'a pas souhaité confirmer l'information, invoquant le "secret fiscal". 

La situation fiscale d'Emmanuel Macron "est tout à fait régulière, toutes les déclarations devant être faites ont été effectuées", a de son côté précisé l'entourage du ministre. 

Selon le Canard enchaîné, le litige avec le fisc a donné lieu à plus d'un an et demi de discussions. Il a porté en particulier sur la valeur de la demeure de son épouse au Touquet (Pas-de-Calais). Celle-ci a été estimée par l'administration à 1,4 million d'euros, au lieu des 1,2 million avancés par le ministre, qui a contracté un emprunt pour y réaliser des travaux. 

Des critiques envers l'ISF
Selon sa déclaration de patrimoine disponible sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le ministre a gagné près de 2,4 millions d'euros lors de son passage à la banque Rotschild, entre 2011 et mai 2012. 

Emmanuel Macron a suscité la polémique mi-avril en critiquant implicitement l'ISF. "Si l'on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer la taxation sur la succession aux impôts de type ISF", a-t-il déclaré. 


Ces propos lui ont valu un rappel à l'ordre du Premier ministre Manuel Valls. "Supprimer l'impôt sur la fortune, qu'on peut toujours améliorer, rendre plus efficace d'un point de vue économique, serait une faute", a-t-il répliqué.

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