Erdogan poursuivi en Allemagne pour crimes de guerre?


Deux avocates ont déposé lundi une plainte devant le Parquet fédéral allemand contre le président turc Recep Tayyip Erdogan pour crimes de guerre pour des exactions présumées commises par l'armée turque à Cizre, ville turque à majorité kurde.

Les deux juristes, Britta Eder et Petra Dervishaj représentent les proches de deux personnes tuées dans cette ville du sud-est de la Turquie qui a vécu au rythme de violents combats et d'un couvre-feu entre décembre et mars, et un député du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde) également victime de ces crimes présumés.

Soutien
Cette plainte qui concerne également des crimes contre l'humanité est soutenue par plusieurs députés allemands de la gauche radicale Die Linke, ainsi que des organisations de défense des droits de l'Homme. Les plaignants "estiment avoir pour devoir moral de déposer plainte ici en Allemagne pour les crimes de guerre systématiques commis en Turquie", ont souligné les avocates.

Accusations
Elles ont en particulier évoqué des exactions commises à Cizre où 178 personnes, qui s'étaient réfugiées dans des caves, ont été tuées. Leurs cadavres avaient été retrouvés brûlés. Selon les juristes, des soldats turcs auraient soit aspergé d'essence les entrées des caves avant d'y mettre le feu, soit ils auraient tué ces civils à l'arme lourde avant de brûler leur corps. La plainte vise également d'autres responsables turcs de haut-rang, notamment l'ancien Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Ville assiégée
L'armée et la police turques avaient bouclé le 14 décembre tous les accès à cette ville de 120.000 habitants proche des frontières syrienne et irakienne, pour en déloger des partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) qui y avaient érigé barricades et défié l'Etat turc en décrétant "l'autonomie".

178 civils tués
En mars, la Fondation turque des droits de l'Homme (TIHV) avait affirmé qu'au moins 178 civils avaient été tués lors de combats. Des dizaines de milliers d'habitants de cette ville avaient été contraints à l'exode. Le couvre-feu avait été partiellement levé début mars.

Source : http://www.7sur7.be

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